Inauguration du Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne : L’Afrique célèbre sa souveraineté énergétique
09 sept. 2025
La Rédaction Charilogone
Addis-Abeba, 9 septembre 2025 — L’Éthiopie vient d’inscrire une page mémorable dans l’histoire du continent africain avec l’inauguration officielle du Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD). Ce projet colossal, entièrement financé par le peuple éthiopien, incarne la détermination d’une nation à se libérer des dépendances extérieures et à affirmer sa souveraineté énergétique.
Depuis le 7 septembre, Addis-Abeba et la région de Benishangul-Gumuz ont vibré au rythme des festivités. Des délégations officielles, des citoyens venus de tout le pays, ainsi que des touristes curieux ont convergé vers le site du barrage. L’arrivée en pompe de bus bondés de patriotes témoigne de l’enthousiasme populaire pour ce projet devenu symbole national.
La cérémonie, riche en couleurs et en émotions, a débuté par des danses culturelles traditionnelles, suivies d’un défilé militaire et d’une remise de médailles aux artisans du projet, honorés par le Premier ministre Dr Abiy Ahmed Ali. Parmi les chefs d’État présents figuraient Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), William Ruto (Kenya), Salva Kiir Mayardit (Soudan du Sud), Hassan Cheikh Mohamoud (Somalie), ainsi que Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine. Tous ont salué l’achèvement du GERD comme une avancée majeure pour l’Éthiopie et pour l’Afrique.
Avec une capacité estimée à 6 450 mégawatts, le GERD devient la plus grande centrale hydroélectrique du continent. Il devrait générer près d’un milliard de dollars de bénéfices annuels. Le président kényan William Ruto a déclaré sur ses réseaux sociaux : « Le barrage est une affirmation audacieuse de la capacité de l’Afrique à mobiliser ses propres ressources et à façonner son destin. »
Lors de son allocution, le Premier ministre Abiy Ahmed a livré une déclaration puissante : « Le barrage sur le Nil est une grande réussite non seulement pour l'Éthiopie, mais un exemple brillant pour toutes les populations noires. Nous avons entendu l'histoire. Nous avons vu l'histoire. Nous avons appris l'histoire. Mais aujourd'hui, nous avons pu devenir la génération choisie par Dieu pour faire l'histoire et nous appuyer sur elle pour parler. » Il a également rassuré les pays en aval du Nil, affirmant que le GERD ne compromettrait en rien leur développement, mais qu’il incarne une nouvelle ère de coopération régionale.
La construction du GERD a débuté le 2 avril 2011 sous le gouvernement du défunt Premier ministre Meles Zenawi, dont la vision d’une Éthiopie libre et prospère a inspiré ce projet. Malgré les pressions diplomatiques et les campagnes de désinformation, le peuple éthiopien n’a jamais cédé. Sous la présidence de Mulatu Teshome, puis celle de Sahle-Work Zewde — première femme à occuper cette fonction — le projet a été poursuivi avec constance et engagement. Depuis le 7 octobre 2024, l’Éthiopie est dirigée par Taye Atske-Selassie, président actuel de la République fédérale démocratique d’Éthiopie. Le Premier ministre Abiy Ahmed, en poste depuis 2018, a su maintenir le cap et mener le chantier à son terme, malgré les nombreux défis internes et les pressions extérieures.
Le président Ismaïl Omar Guelleh a rappelé que « la République de Djibouti entretient avec l’Éthiopie un partenariat stratégique, étendu à tous les secteurs névralgiques de coopération dont l’électricité et l’eau », deux thématiques directement liées au GERD. Ce barrage ne représente pas seulement une avancée pour l’Éthiopie, où une grande partie de la population n’a pas accès à l’électricité, mais aussi une opportunité pour l’Afrique de renforcer son intégration énergétique et économique.
L’inauguration du GERD marque une étape décisive dans l’histoire contemporaine de l’Éthiopie et du continent africain. Ce projet, porté par la volonté populaire et la vision de leaders engagés, illustre la capacité des nations africaines à concevoir et réaliser des infrastructures majeures sans dépendance extérieure. Le GERD est désormais un emblème de l’autosuffisance, du progrès et de la dignité africaine.
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