Le Président tchadien Idriss Dey Itno menace la Rédaction de Charilogone Média par la voie d’un de ses avocats établi à Paris.

C’est par voie d’un courrier électronique que l’un des avocats du Président tchadien Idriss Deby Itno a adressé un message de menace à l’encontre de Charilogone Média ce lundi 20 Février 2017.

Pour des raisons stratégiques, la Rédaction de Charilogone se réserve de publier l’intégralité de ladite lettre de menace, telle que reçue. Toute fois, nous avons le devoir de vous dire en quoi et pourquoi votre rédaction fait l’objet de cette menace.

D’après la lettre de l’avocat de M. Idriss Deby, cette menace résulte de l’article intitulé « Les basses manœuvres de Deby à l’UA » que nous avons publié le 28 janvier 2017.

En substance, la Rédaction est menacée sur des arguments infondés, en contradiction avec l’Article 27 de la Constitution tchadienne qui stipule que : « La liberté d’opinion et d’expression, de communication… de presse… sont garanties à tous ».

Pour exemple, votre Rédaction est accusée d’avoir écrit que « Deby est à l’origine de nombreux assassinats et massacres ». Et ce, en référence aux militaires, opposants et étudiants portés disparus ».

Vous êtes sans ignorer que la disparition d’Ibni Oumar Mahamat-Saleh et celle des militaires lors de la présidentielle passée ne sont ni une imagination ni une fiction créée par votre Rédaction Charilogone. Ces disparations qui sont d’ailleurs en contradiction avec l’Article 21 de la constitution tchadienne qui stipule que : « Les arrestations et détentions illégales et arbitraires sont interdites ». De surcroît, vous avez constaté que des centaines de médias à travers l’Afrique et le monde ont traité de ces disparitions. Alors, alors, pourquoi Charilogone Média fait-il l’objet de menace ? Vous comprendrez aisément que les raisons principales sont ailleurs et nous les mettront à jour au moment opportun s’il le faut.

Chose curieuse, ledit avocat de Déby recommande à votre rédaction de « Rendre l’article inaccessible dans les cinq jours à compter de la réception de la présente » menace. Faute de quoi, qu’ils « prendraient leur entière liberté d’action à l’encontre de votre rédaction ».

De ce qui précède, Charilogone Média se sent ni de loin ni de près concerné par ces accusations et menaces, puisqu’elle ne fait que jouer son rôle d’information et d’éducation à la démocratie.

À cette occasion, nous rappelons à qui de droit que, nous ne sommes pas contre quel pouvoir que ce soit ; cependant, en tant que média, nous ne faisons que jouer le rôle de contre pouvoir. Appréciez la nuance !

Et pour le respect qu’on vous doit, vous, lecteurs, auditeurs, web-téléspectateurs, sympathisants et autres partenaires, nous ne cédons à aucune forme d’intimidation ou de menaces, d’où qu’elles viennent. Tant qu’il y a des dérives et des excès, d’où qu’ils soient, nous n’hésiterons pas à les dénoncer, même au risque de notre vie.

Par ailleurs, se limiter à nous menacer ne tuera pas l’élan et la détermination de cette jeunesse, plus que jamais consciente, plus que jamais tournée vers le changement.

La Rédaction

Retour à l'accueil